Cela fait maintenant neuf mois que vous recevez Travel Experts, la newsletter mensuelle éditée par notre syndicat. Lorsque vous m’avez élue à la présidence de notre organisation, j’ai toujours exprimé la volonté de travailler en toute transparence, entourée d’une équipe solide et motivée.
J’ai également souhaité que chacun puisse s’exprimer librement, ce qui nous a conduit à accorder une place significative aux différents membres de notre syndicat. Par ailleurs, une partie importante de cette lettre d’information est consacrée à l’actualité de notre secteur au niveau international.
Néanmoins, rien ni personne n’étant parfait, il reste sûrement des choses à améliorer. J’accueille donc volontiers toutes vos critiques ou suggestions, que je considère comme une richesse pour continuer à avancer ensemble.
N’oublions pas non plus un événement très important pour notre syndicat : l’Assemblée Générale, qui se tiendra le mercredi 18 juin à 9h30, au Pavillon Gabriel, à Paris. Un rendez-vous statutaire, mais aussi convivial, qui permet à l’ensemble des acteurs des Entreprises du Voyage de se retrouver et d’échanger. Nous vous y attendons nombreux ! Et pour ceux qui ne pourraient être présents, il est bien sûr toujours possible de voter en ligne et même de suivre la manifestation en ligne et en direct !
Plus que jamais, notre profession se montre solidaire et engagée pour développer l’économie de notre secteur. Ce sera l’un des thèmes que nous aurons l’occasion d’aborder lors de cette Assemblée Générale.
Enfin, avant de nous retrouver en septembre pour un nouveau numéro de Travel Experts, je tiens à vous souhaiter à toutes et tous le meilleur pour cette saison estivale. Un grand repos pour celles et ceux qui prennent une pause bien méritée, et un maximum d’activité – avec toute l’énergie que cela suppose – pour ceux qui, comme on dit souvent, « font tourner la boutique » !
Valérie Boned

Du 2 au 4 juillet prochains, cap sur Saint-Cyr-sur-Mer ! Présidents de région et administrateurs des Entreprises du Voyage s’y retrouveront pour notre incontournable Comité des Régions : un temps fort de l’année, à la fois stratégique et convivial, qui ancre notre action dans les réalités du terrain.
Hauts-de-France, Normandie, Grand Est, Île-de-France, Centre Est Rhône-Alpes, Sud-Ouest, Méditerranée, Antilles-Guyane, La Réunion… toutes les régions seront au rendez-vous pour faire le point sur l’année écoulée, partager expériences et bonnes pratiques, relever ensemble les défis du moment et tracer les grandes lignes de 2025.
Aux côtés de Valérie Boned, présidente nationale des EDV, et de Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint, nous ouvrirons le dialogue autour des orientations à venir. Écoute, échanges, co-construction : c’est dans cet esprit que nous abordons les enjeux qui comptent pour la profession.
Autre temps fort : l’intervention de Virginie Favret, présidente de la CPME Île-de-France. Son regard sur les synergies possibles entre nos deux organisations viendra nourrir la réflexion et ouvrir de nouvelles pistes d’action, dans le sillage de l’adhésion des EDV à la CPME.
Ce Comité sera surtout l’occasion de faire bloc. De renforcer les liens entre régions. De parler d’une seule voix. Et d’affirmer notre ambition commune : faire avancer le syndicat et porter haut les couleurs de la profession, dans un monde qui bouge.
À Saint-Cyr-sur-Mer, donnons ensemble un nouvel élan à la dynamique régionale qui fait la force des EDV.
Yvon Peltanche
Président du Comité des Régions

Jean-Charles Franchomme et Frédéric Savoyen dirigent avec compétence la Commission « Commerce illicite » au sein des Entreprises du Voyage. Ils expliquent les actions menées par le syndicat.

– Jean-Charles Franchomme, co-président de la Commission « Commerce illicite » :
« C’est un tournant pour les Entreprises du Voyage. Voilà 20 ans que je travaille dans ce secteur, et le commerce illégal a toujours été présent. Mais depuis la nomination de Valérie Boned, la Commission « Voyage illégal » a été relancée et redynamisée. Avec Frédéric Savoyen, nous y avons été nommés pour apporter une vision de terrain. De mon côté, je suis un agent de voyage salarié et fondateur du CDMV, un collectif engagé contre ce fléau.
Valérie m’a sollicité notamment pour ma connaissance du terrain numérique, là où beaucoup d’activités illégales prolifèrent, notamment sur les réseaux sociaux. La commission n’était pas inactive, mais manquait de retours concrets, que nous apportons désormais.
Nous faisons remonter de nombreux cas. Il y a les « classiques », comme Xplore ou Xavier Rozé, poursuivis cette année. Mais aussi des plateformes MLM (Travorium, Gifu) et des arnaques visibles en ligne.
Un autre sujet préoccupant : les travel planners. Ce phénomène en plein essor repose sur un modèle économique ambigu, entre conseil et vente. Beaucoup touchent des commissions via des plateformes (Booking, GetYourGuide, compagnies aériennes), tout en échappant aux obligations des agences de voyage. Certains sont installés depuis dix ans, avec une communication agressive et un discours bien rodé : économies, flexibilité, proximité… Ils maîtrisent les réseaux sociaux, contrairement à de nombreuses agences traditionnelles.
Mais il ne faut pas leur laisser tout dire. Un travel planner peut toucher 450 € de commission sur un forfait de 3.000 €, quand, en agence, il faudrait vendre pour 4.500 € pour atteindre le même revenu – avec en plus des garanties, des obligations légales, des responsabilités… La comparaison avec Uber et les taxis revient souvent, mais ici, les règles ne sont pas les mêmes.
Face à cela, deux options : aligner les règles, ou tout laisser faire. Avec Valérie Boned, Frédéric Savoyen et Guillaume Beurdeley, nous avons opté pour une action forte : la campagne StopArnaqueVoyage.fr. C’est une réponse attendue depuis longtemps, qui donne enfin de la visibilité aux agences légales.
Ce site, bien accueilli (sauf par les travel planners), est un excellent outil pédagogique. Il permet aux voyageurs de vérifier si un professionnel est déclaré, bien plus facilement qu’avec le fichier d’Atout France. Il a déjà dépassé 4,5 millions de visites. Beaucoup d’agents s’en servent pour vérifier et signaler. Les clients aussi commencent à s’y intéresser, ce qui montre un réel impact.
A l’origine, j’ai créé le CDMV pour faire entendre la voix des professionnels. Aujourd’hui, je constate une vraie prise de conscience. Quand Valérie m’a proposé de rejoindre la commission, j’ai dit oui, à condition qu’il y ait des actions concrètes.
Pour la première fois, on communique non pas sur les plages paradisiaques, mais sur notre valeur ajoutée et nos obligations. C’est essentiel. La campagne devait durer six mois, mais elle sera sans doute prolongée. Elle est utile, efficace – sauf pour ceux qu’elle dérange, mais c’est bien le signe qu’elle atteint sa cible. »
 
– Frédéric Savoyen, co-président de la Commission « Commerce illicite » :
« Nous avons réfléchi longuement avec Jean-Charles et Guillaume, et au départ de nos travaux, il était évident qu’il fallait agir rapidement. Nous avons choisi de désigner ces acteurs comme des travel planners pour simplifier, bien qu’il n’y ait pas que ces personnes concernées.
Au début, beaucoup d’entre eux n’étaient pas au courant de la législation en vigueur concernant leurs activités. Il a donc été nécessaire de les sensibiliser. Mais plus encore, les vrais ignorants étaient les clients eux-mêmes. En effet, la plupart des Français ignorent ce qu’implique l’immatriculation d’une agence de voyage et les obligations légales qui en découlent, comme la garantie des voyages.
Nous avons donc décidé d’agir sur deux fronts : d’une part, sensibiliser les « illégaux » et d’autre part, informer le grand public des risques qu’ils prennent en choisissant des prestataires non immatriculés. Sans cette immatriculation, leurs voyages ne sont pas garantis et ils s’exposent à des risques importants.
Nous avons travaillé à la fois sur le site et sur la communication pour toucher un large public, ce qui a bien pris, bien que les adhérents des EDV n’aient pas toujours saisi l’intérêt de la campagne. Cependant, elle a été relayée sur les réseaux et a généré un fort écho dans la profession, notamment auprès des travail planners qui se sont insurgés.
Cela a mené à des échanges intéressants avec eux : nous leur avons expliqué que s’ils se limitaient à donner des conseils, cela n’était pas illégal. Mais dès qu’ils recommandaient des prestataires pour gagner de l’argent, cela devenait problématique, car cela relevait alors d’une activité d’agence de voyage illégale.
Au fil du temps, certains tavel planners ont décidé de collaborer avec des agences de voyage et de partager les commissions, trouvant ainsi un modèle plus conforme à la législation. Cette évolution est positive et montre que la profession s’adapte.
Concernant la campagne Stop Arnaque Voyage, elle continue d’avoir du succès. Nous avons discuté avec la nouvelle ministre du Tourisme, qui a apprécié le projet, notamment en lien avec Atout France. Elle a même évoqué la possibilité de relancer cette campagne en 2026, peut-être avec un financement public pour la rendre plus visible, ce qui permettrait de toucher une audience encore plus large. »

Au sein des Entreprises du Voyage, la RSE est un sujet de plus en plus central. Jean-François Michel, patron de Cap Monde et particulièrement engagé au sein du syndicat, revient sur la démarche mise en œuvre dans son entreprise.
C’est en 2022, à la suite d’un temps de réflexion pendant la crise du Covid, que Cap Monde a franchi une étape importante en structurant un véritable engagement RSE. Loin de partir de zéro, l’entreprise s’est appuyée sur des actions déjà bien ancrées dans son fonctionnement, comme ses classes de découverte axées sur l’environnement — qu’il s’agisse de transhumance, d’ornithologie, de montagne hors ski ou de milieu marin —, mais aussi sur les chartes encadrant le travail des animateurs et des directeurs de séjour. Un référentiel interne avait déjà été posé, fondé sur les trois piliers du développement durable : environnemental, social et économique.
Mais pour Cap Monde, la RSE va bien au-delà des seules questions d’émissions carbone ou du rôle de l’aérien dans le tourisme. Afin de donner un cadre formel et crédible à son engagement, l’entreprise a fait le choix du label « RSE Engagé » délivré par l’AFNOR. Un choix assumé, en opposition à d’autres systèmes plus déclaratifs comme Bigorp ou Lucie, avec un objectif clair : obtenir une évaluation fondée sur des échanges concrets avec les équipes et les partenaires, un audit en présentiel et une analyse humaine, sur mesure et objective.
Ce processus de labellisation a eu un effet structurant. Il a mobilisé les équipes autour d’un comité de pilotage transversal, mettant fin au travail en silos. Les échanges entre les différents pôles — qu’ils soient dédiés aux individuels, aux scolaires ou aux groupes associatifs — se sont intensifiés, renforçant la cohésion globale et l’intelligence collective.
Les résultats sont tangibles. Le label AFNOR fonctionne par paliers, de « débutant » à « exemplaire », selon une échelle de 0 à 1000 points. En 2022, Cap Monde a atteint le niveau « Progression », avant de gravir un nouvel échelon pour atteindre celui de « Confirmé », à seulement cinq points du niveau « Exemplaire ». Un vrai motif de fierté. « Quand un client me demande ce qu’on fait en matière de RSE, je lui montre le certificat. Fin de la discussion », sourit Jean-François Michel.
Et l’engagement de Cap Monde ne s’arrête pas là. L’entreprise partage sa démarche avec d’autres acteurs du secteur, notamment lors des rencontres organisées à Lunosel. « Cette transparence a produit un effet d’entraînement, explique encore Jean-François Michel. Plusieurs structures, inspirées par cet exemple, se sont elles aussi engagées sur le chemin d’une politique RSE structurée et ambitieuse. »

Le ministère du Tourisme d’Egypte a déclaré que l’ouverture officielle du Grand musée égyptien (GEM), prévue le 3 juillet, avait été reportée au quatrième trimestre « à la lumière des développements régionaux actuels ». La date exacte n’a pas été précisée. Situé à environ 1,6 km des pyramides de Gizeh, le musée, dont la réalisation a couté près d’un milliard de dollars, devrait dynamiser considérablement l’industrie touristique égyptienne. Les autorités estiment que ce site, dont la construction a débuté en 2005 et dont certaines salles d’exposition sont déjà ouvertes, attirera 5 millions de visiteurs par an. Le ministère du Tourisme a déclaré que la décision de retarder l’inauguration du musée vise à assurer une participation internationale substantielle à l’événement, auquel le gouvernement avait déjà invité
plusieurs chefs d’État.

À partir du 1er juillet 2025, la Grèce instaurera une taxe sur les passagers de croisières, pouvant atteindre 20 € par personne dans les ports très fréquentés comme Santorin et Mykonos. Objectif : gérer l’afflux touristique, préserver les infrastructures et financer leur modernisation. Initialement prévue pour juin, la mesure a été repoussée à la suite d’une baisse temporaire du tourisme liée à une activité sismique. La reprise du trafic permet désormais sa mise en œuvre. Cette redevance variera selon la saison et la destination : en haute saison (juin à septembre), elle s’élèvera à 20 € dans les deux îles phares et 5 € dans les autres ports ; en basse saison, elle descendra à 4 € et 1 € respectivement. Les fonds collectés seront attribuées à parts égales entre les municipalités locales, le ministère maritime et le ministère du
tourisme. Cette répartition vise à répondre à la fois aux besoins immédiats des territoires et aux objectifs durables de développement touristique. Cette initiative intervient après une année record en 2024, avec 7,93 millions de passagers de croisière accueillis (+13,2% par rapport à 2023), confirmant l’urgence de mesures pour encadrer ce succès touristique.

La bataille des récits s’intensifie autour du surtourisme. Dernier épisode : TUI réfute les accusations d’Airbnb, qui affirme être pris pour « bouc émissaire » des dérives du tourisme de masse. Theo Yedinsky, vice-président d’Airbnb, dénonce une stigmatisation injuste : « Le surtourisme est en réalité causé par les hôtels. On nous rend responsables, surtout dans les centres-villes, c’est totalement injuste. » Une lecture que TUI balaie du revers de la main. « La colère des habitants est d’abord liée au coût de la vie et du logement, alimenté par le marché des résidences secondaires et des locations de courte durée, » réplique Alexander Panczuk, directeur des affaires publiques du TO. Pour TUI, le message est clair : « Nos partenaires sur le terrain veulent résoudre les problèmes, pas désigner des coupables. Et le
sujet, ce sont les locations touristiques. »