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Colère des professionnels du tourisme au terme de leur rendez-vous avec le Cabinet du Premier ministre : des disparités inadmissibles en matière de protection des consommateurs, une menace sur l’emploi.

Paris, le 12 février 2015

 

 

 

L’ensemble des professionnels du Tourisme représenté par les présidents du SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating), du SNAV-Les Professionnels du Voyage et de l’APST (Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme) ont été reçus ce 11 février 2015 par des conseillers du Premier ministre, Manuel Valls, pour leur faire part de leur vive inquiétude sur le projet de «Directive européenne relative aux voyages à forfait et aux prestations de voyage assistées» en cours de discussion à l’Union Européenne.

 

En l’état, ce projet crée une inadmissible distorsion de concurrence, en matière de protection des consommateurs :

 

Le consommateur qui construira son voyage en cliquant, par exemple, sur le site d’un transporteur qui l’oriente vers le site d’un hôtelier, puis celui d’un loueur de voitures ne bénéficiera que d’une protection au rabais.

 

Les professionnels du voyage alertent les consommateurs et leurs représentants sur cet affaiblissement de leur protection, en fonction du mode de réservation. Ce texte conduit à un résultat qui est tout le contraire de l’objectif annoncé. Il va précipiter les consommateurs entre les mains d’opérateurs qui ne seront plus contraints de les protéger.

 

Paradoxalement, ce projet de directive renforce les obligations des agences de voyages en matière d’information, et crée de nouvelles et inutiles contraintes pesant sur des professionnels déjà très matures en la matière tout en supprimant ces contraintes pour des opérateurs souvent peu scrupuleux et peu soucieux de la protection des consommateurs.

 

Le constat : ce texte qui sacrifie les consommateurs pour l’intérêt de quelques opérateurs résulte de l’action efficace de puissants lobbys, notamment des transporteurs.

 

A maintes reprises les professionnels français du voyage ont alerté les ministères et leurs administrations, sur la distorsion de concurrence orchestrée dont les conséquences économiques vont devenir insupportables.

 

Lors de ce rendez-vous, les conseillers du Premier ministre n’ont pu que reconnaître les incohérences de ce projet mais n’ont pris aucun engagement d’action concrète.

 

Les trois présidents demandent une prise en charge politique du dossier.

 

René-Marc Chikli, président du SETO insiste : « pour que le dossier soit piloté par les ministres eux-mêmes compte-tenu des enjeux ».

 

Jean-Pierre Mas, président du SNAV exige que « le secteur dynamique du voyage qui représente 5 000 entreprises, 45 000 emplois et 7% du PIB français soit entendu par les pouvoirs publics à un moment crucial en obtenant que les dispositions dangereuses et litigieuses soient revues et réécrites par l’Union Européenne ».

 

Raoul Nabet, président de l’APST « relève l’incohérence d’une protection des consommateurs à deux vitesses en fonction du mode de réservation ».

 

Si cette directive est adoptée en l’état, elle aura pour conséquences des pertes de l’ordre de 150 millions d‘euros par an pour le secteur du tourisme et du voyage et la destruction à court terme de près de 4000 emplois en France.

 

Le SNAV, le SETO et l’APST interpellent solennellement le Président de la République et le Premier ministre sur l’urgence de prendre enfin au sérieux ce dossier.

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