Paris, le 01 février 2021,
Nos confrères européens considèrent que notre secteur a été particulièrement bien soutenu par les pouvoirs publics. C’est exact, même s’il reste quelques trous à colmater dans la raquette (la situation des TNS, les PGE systématiquement refusés ces dernières semaines…). Et nous apprécions la mobilisation de Bruno Le Maire, Jean-Baptiste Lemoyne et Alain Griset.
Cela ne nous empêche pas d’exprimer notre sentiment sur les récentes annonces de Jean Castex visant à interdire tous les voyages hors Union Européenne, sauf motif impérieux, et à soumettre tous les voyageurs intra européens à un test PCR .
Nous avons l’impression que le gouvernement réagit en mode panique :
– Pas d’alignement sur l’injonction du Ministre des Affaires Etrangères, le week-end dernier :
« ne voyagez pas, ne voyagez plus ».
– Absence de la moindre concertation préalable ni de délai entre l’annonce et sa mise en œuvre.
– Absence de prise en compte des conséquences économiques et humaines.
– Ces mesures semblent essentiellement destinées à l’opinion publique : on claquemure la France pour protéger les Français, en espérant faire oublier les retards de la vaccination et justifier l’absence de confinement.
Ces dispositions jettent un doute sur la fiabilité des tests, pas acceptés pour les voyages hors Europe alors qu’ils sont indispensables pour les voyages dans l’espace européen.
Leur mise en œuvre est illusoire :
– on ne peut pas techniquement vérifier les tests des milliers de passagers quotidiens des trains et des occupants des véhicules rentrant en France par la route.
– Il est inconcevable d’empêcher un Français qui veut voyager en dehors de l’Union Européenne de se rendre d’abord dans un pays européen… puis de partir de ce pays.
L’État va-t-il indemniser les voyageurs et les voyagistes pour les billets émis qui ne seront pas remboursés par les compagnies aériennes dans la mesure où elles opèrent le vol et pour les prestations terrestres payées à l’étranger ?
En résumé, nous en avons ras la casquette d’être les victimes collatérales de la politique sanitaire.
René-Marc Chikli, Président du SETO :
« Le secteur du voyage, déjà très fragilisé par la crise sanitaire, n’avait pas besoin de ce coup de massue. L’activité moyenne est en chute de 80% depuis le début de la crise sanitaire. Ces nouvelles mesures, dont l’efficacité est loin d’être prouvée, vont la faire chuter de près de 100%. Même si les voyages en Europe demeurent permis, les déclarations gouvernementales créent un climat anxiogène et rendent, à tort, le voyage responsable majeur de l’évolution de la pandémie. »
Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage :
« Malgré les aides du gouvernement, notre secteur ne peut rester indéfiniment en apnée. Le voyage n’est pas à l’origine de tous les maux sanitaires ! Il faut s’habituer à vivre et à voyager dans un environnement où le virus demeure présent et favoriser toutes les mesures efficaces de protection. Il est impératif de développer rapidement le certificat sanitaire digital qui permettra de prouver que le voyageur répond à la diversité des exigences de vaccins et de tests en fonction des pays. Sur ce sujet, au lieu d’anticiper, la France traine inexplicablement les pieds. »