Concevoir un voyage personnalisé, c’est un peu comme tracer un idéogramme à l’encre de Chine, broder un fil de soie sur un tissu précieux, cuisiner un plat délicat ou composer une estampe japonaise… Il faut de la précision, de la patience, une compréhension fine du projet, mais aussi une connaissance intime des lieux et des ingrédients à destination, ainsi qu’une parfaite maîtrise du geste dans l’exécution fluide et sans coutures du voyage. C’est cette exigence que portent au quotidien les agences de voyages, véritables professionnels du voyage sur-mesure, lorsqu’elles accompagnent leurs clients dans la préparation d’un projet unique.
Derrière chaque itinéraire, il y a un savoir-faire précis : capacité d’écoute et vision claire des attentes, sélection des prestataires, anticipation des aléas, choix des meilleures périodes de voyage selon les contraintes ou tropismes de chacun, coordination rigoureuse de l’ensemble. Et surtout, il y a une responsabilité. Car nos métiers ne se limitent pas à recommander ou suggérer : ils engagent, juridiquement et financièrement, sur la bonne exécution du voyage. Ce cadre sécurisé est un gage de confiance pour le client et une différence majeure avec d’autres acteurs non immatriculés, sans garanties, qui proposent aujourd’hui de facturer des conseils hors de toute contrainte réglementaire.
À l’heure où le voyage sur-mesure séduit de plus en plus de Français en quête d’expériences uniques et savamment dosées pour coller aux goûts de chacun, le rôle des agences de voyages n’a donc jamais été aussi essentiel.
C’est cette technicité, forgée par l’expérience et entretenue par une exigence permanente de formation, qui fait toute la différence entre un simple conseiller et un vrai professionnel, entre une simple consultation et un vrai métier : celui d’agent de voyage.
Dans ce contexte, la tentative de certains « travel planners » de créer une confusion dans l’esprit des voyageurs, en surfant sur une caricature grotesque de notre métier qui reviendrait à ne proposer que des offres standardisées et pré-packagées, ne doit pas nous laisser silencieux. Il en va de l’affirmation de la valeur de notre modèle, de notre responsabilité et surtout de notre crédibilité collective.
Pour autant, au-delà d’une posture parfois trop défensive, qui nous cantonne à la contre-argumentation, il est nécessaire d’incarner notre expertise, de la démontrer au quotidien et d’adopter une attitude plus audacieuse vis-à-vis de nos voyageurs. Au travers de propositions pleinement assumées, privilégiant la qualité de l’expérience voyageur, une certaine scénarisation dans le déroulé du programme et une réelle assistance à destination en cas de besoin.
Chez Asia, c’est cette même exigence, au service des agences de voyages et de leurs clients, qui infuse l’écriture de toute notre production. La célébration de notre 40e anniversaire la semaine dernière au Comptoir Général (Paris 10e) fut ainsi l’occasion de présenter notre nouvelle collection de « Voyages Signature », lancée début novembre, parfaite illustration de notre expertise sur le voyage sur-mesure. Ce sont 60 itinéraires privés à travers 40 pays d’Asie, du Pacifique, du Moyen-Orient et d’Afrique australe, conçus comme de véritables pièces uniques, modulables et disponibles à la date de départ choisie par chaque voyageur.
C’est cette même détermination qui anime mon engagement aux côtés de Valérie Boned, au sein du conseil d’administration des Entreprises du Voyage. C’est aussi le sujet quotidien de nombreux professionnels actifs comme Jean-Charles Franchomme (CDMV) et Frédéric Savoyen (Eluxtravel), soucieux de mettre en lumière l’expertise des agences. Pour celles-ci, le voyage sur mesure ne se résume pas à un simple conseil, elles en font au contraire tout un art !
Guillaume Linton, PDG d’Asia et administrateur des EdV

Le monde du voyage navigue actuellement entre brouillard, inquiétude et fierté.
Brouillard, car nous avançons dans un contexte mouvant au gré des nouvelles idées de taxation et de régulation des gouvernements successifs.
Inquiétude, car le digital, l’IA et de nouveaux acteurs (comme les compagnies aériennes) remettent en cause nos fondamentaux.
Fierté enfin, car dans ce monde inquiet et incertain, la joie des clients qui voyagent reste notre plus belle récompense.
Paradoxe du covid : interdit dès les premières vagues, le voyage est perçu désormais comme un bien essentiel.
Dans ce contexte où la navigation à vue est de mise, les Entreprises du Voyage veulent servir de vigie. Je n’oserais pas dire « phare », ce serait bien trop prétentieux… mais votre syndicat essaie de vous accompagner au quotidien et dans les périodes de crise, face aux chausse-trappes d’un monde complexe.
Dans le sillage du bureau national présidé par Valérie Boned, l’équipe de la région Île-de-France a une double mission : animer notre communauté afin de favoriser l’échange et le partage, et être la courroie de transmission du national sur les sujets de fond comme la formation, le juridique, le digital, les RH, etc.
Le point d’orgue de notre année 2025 sera notre convention annuelle, qui aura lieu du 11 au 15 novembre prochain aux Açores. Une fois n’est pas coutume, nous avons dû refuser des inscriptions, ayant décidé, avec mes deux coorganisateurs, Mélody Heimburger-Thiebaut et Marc de Navacelle, de limiter la jauge à cent participants.
Le thème principal de la convention est « La transmission ». C’est un sujet dont on parle finalement très peu et qui est pourtant une préoccupation essentielle pour de nombreux entrepreneurs. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil à la pyramide des âges des dirigeants de notre profession. Experts et témoins se succéderont afin d’apporter une vision à 360° sur la transmission, dont les implications dépassent largement le seul aspect financier.
Nous aborderons également un thème que j’espère plus conjoncturel : la cybersécurité. Alors que les menaces redoublent, un spécialiste “hacker éthique” sensibilisera les participants aux bonnes pratiques à adopter.
Au-delà des conférences, cette convention a également pour objectif de révéler aux agents de voyage une destination magnifique : les Açores, connues de chacun pour leur célèbre anticyclone et pourtant si mystérieuses. Notre équipe a concocté un programme de visites (dont un maritime) visant à révéler les beautés de l’archipel. Mais je n’en dirai pas plus pour ne pas alimenter les regrets des non-participants.
D’autres événements sont prévus d’ici la fin de l’année et en 2026, avec pour simple ambition de consolider notre communauté et de la préparer aux défis du présent.
Merci pour votre confiance
Lionel Rabiet, président EdV Île-de-France
 
Conseil d’administration des Entreprises du Voyage Île-de-France
Président : Lionel Rabiet (Voyages d’Exception)
Vice-présidente : Mélody Heimburger-Thiebaut (LVE Travel)
Vice-président : Michel Jean-Richard (Parfums du Monde)
Trésorier : Marc de Navacelle (Carré Voyage)
Membres du bureau : Sophie Baillot (So Between, UOC), Ghislaine Homont (Flash Voyages), Geoffroy Laillié (Mondelios), Véronique Leiber (Peplum), Bénédicte Rivain (Vatéa)

Une fois de plus, l’attraction du train ne se dément pas pour la clientèle loisirs comme pour la clientèle affaires : SNCF reste leader de la mobilité responsable. SNCF Voyageurs réalise une très bonne année dans la continuité de l’année 2024. A l’ouverture des ventes de Noël, nous avons pu constater jusqu’à 10 TGV Inoui remplis par minute. Plus de 1,6 millions de billets étaient ainsi vendus dès le premier jour de réservation. Pour continuer de dynamiser l’intérêt de nos clients, SNCF Voyageurs ne cesse d’innover et de proposer pour nos clients et partenaires de nouveaux services.
 
TGV Inoui lance la classe Optimum
 
Dès janvier 2026, TGV Inoui lance partout en France sa nouvelle classe Optimum, afin d’offrir pour chacun le meilleur de la grande vitesse à la française. Cette nouvelle classe s’adresse aux voyageurs, notamment professionnels, à la recherche d’une expérience de haute qualité. Elle se décline en 2 niveaux de services : Optimum et Optimum plus. Du lundi au vendredi, la classe Optimum sera disponible sur tous les trains au départ ou à l’arrivée de Paris (intra-muros). La classe Optimum plus sera quant à elle proposée sur Paris-Lyon. Avec Optimum, les voyageurs se déplacent en toute sérénité grâce une offre 100% flexible : les billets sont échangeables et remboursables sans frais, et l’échange est garanti. C’est aussi une gamme de services enrichie qui répond aux besoins et usages des voyageurs professionnels et/ou fréquents : un accès aux salons Grand Voyageur Le Club TGV Inoui en gare, un
espace calme et dédié à bord, des divertissements sur le portail TGV Inoui, l’application TGV Inoui pro et un service client dédié. Pensée pour nos clients les plus exigeants, la classe Optimum plus est proposée sur Paris-Lyon. Elle offrira une expérience de voyage premium et personnalisée en s’appuyant sur les essentiels de l’offre Optimum (totale flexibilité sur le billet, espace calme et dédié, accès aux Salons Grand Voyageur Le Club TGV Inoui) et des marqueurs d’excellence : un hôte dédié, présent à bord pour assurer un service personnalisé, une restauration de qualité servie à la place et un service client dédié et renforcé.
 
Des Grands Prix de l’Écomobilité
 
TGV Intercités a créé en 2022 les Grands Prix de l’Écomobilité, afin de récompenser les entreprises et agences de voyages qui encouragent une mobilité plus éco-responsable auprès de leurs salariés et de leurs clients. La 3e édition des Grands Prix de l’Écomobilité récompenseront, une nouvelle fois, et valoriser les entreprises et agences de voyage qui encouragent et favorisent une mobilité plus éco-responsable auprès de leurs salariés, de leurs partenaires et de leurs clients. Le 16 octobre 2025 les candidatures s’ouvrent et ce pour une période de 3 mois. En juin 2026 se tiendra la cérémonie des Grands Prix de l’Ecomobilité 2026 qui récompensera 7 projets retenus par le jury : Ecomobilité Entreprises (catégories moins de 2.000 et plus de 2.000 salariés), Ecomobilité Agences de voyages (catégories Business et Loisirs), Coup de cœur Entreprise, Coup de cœur Agence de voyages et Prix du
Public.
 
La facturation électronique : anticiper les obligations légales
 
SNCF Voyageurs se prépare activement à la généralisation de la facturation électronique, une obligation légale qui impactera les professionnels du tourisme. Cette obligation ne s’applique pas à la clientèle loisirs (clients particuliers), en revanche, SNCF Voyageurs sera tenu de fournir une facture électronique aux clients B2B/B2G (entreprises et administrations) qui s’identifient comme tels, bien qu’ils puissent choisir de continuer à utiliser les justificatifs de voyages en notes de frais. À partir du 1er septembre 2026, les factures s’échangeront sous forme de données structurées et transiteront par des Plateformes de dématérialisation partenaires (PDP), agréées par l’État, qui transmettront les informations à l’administration fiscale. SNCF Voyageurs et les Entreprises du Voyage collaborent activement depuis janvier 2023, ces discussions ayant conduit à des propositions validées par
l’Afnor et la DGFIP. Anticiper ces changements est crucial pour la gestion administrative des professionnels.

OpenAI transforme ChatGPT en un véritable écosystème d’applications, et le secteur du voyage s’impose comme l’un des premiers à en bénéficier. Des acteurs majeurs comme Booking.com et Expedia lancent désormais leurs propres applications interactives intégrées au chatbot. Grâce à cette innovation, la planification de voyages peut commencer directement dans ChatGPT : il suffit de mentionner le nom de la marque pour activer son service. Par exemple, écrire « Expedia, trouve-moi un hôtel à New York à moins de 400 dollars la nuit » permet d’obtenir instantanément des offres dynamiques, des cartes interactives et des recommandations personnalisées, sans passer par une application tierce. Booking.com propose une expérience similaire, permettant de rechercher un hébergement selon des critères précis – présence d’une piscine,
dates du séjour ou budget. Cette évolution s’inscrit dans la stratégie d’ouverture d’Expedia, déjà partenaire de Perplexity via le navigateur Comet AI. L’entreprise incite d’ailleurs les utilisateurs à tester cette intégration en leur offrant le statut One Key Silver lors du téléchargement de son application. Pour Clayton Nelson, vice-président d’Expedia Group, cette étape marque l’entrée dans « l’ère de la recherche en langage naturel et des agents IA intelligent », capables de rendre les voyages plus fluides et intuitifs. De son côté, Glenn Fogel, PDG de Booking.com, estime que cette collaboration avec OpenAI aide les voyageurs à trouver inspiration et assistance de manière « encore plus intégrée et naturelle ». Reste à voir si ces nouveaux assistants ne finiront pas par dévorer les plateformes qui les nourrissent.

En Europe, les 15-30 ans – représentant la génération Z – confirment leur appétit pour le voyage. Selon l’étude « Portrait des voyageurs européens » menée par l’agence MMGY auprès de 4.000 vacanciers d’Allemagne, de France, d’Italie, d’Espagne et du Royaume-Uni, 95% prévoient de voyager en Europe dans les trois prochaines années, plébiscitant l’Italie, l’Espagne et la Grèce. En long-courrier, si l’attrait pour les États-Unis s’essouffle, le Canada et l’Asie gagnent du terrain. Particulièrement actifs, les membres de la génération Z prévoient un budget moyen de 5.500 € et plus de trois voyages d’ici deux ans, un record. Ils montrent aussi un intérêt croissant pour les voyages en groupe et les croisières, notamment en Espagne et en Italie. L’étude souligne l’importance croissante de l’intelligence artificielle dans la préparation
des séjours : 48% des voyageurs utilisent des outils comme ChatGPT pour trouver l’inspiration ou bâtir leur itinéraire, une hausse de 7% sur un an. Booking reste la plateforme la plus consultée, tandis que Tripadvisor recule. Enfin, la durabilité s’impose comme un critère déterminant : achats locaux (96%), cuisine régionale (95%) et réduction du plastique (89%) figurent parmi les priorités. Entre soif d’évasion, conscience écologique et usage intensif du numérique, la génération Z redessine le paysage touristique européen.

Selon la dernière Corporate Travel Study 2025 de Deloitte, le voyage d’affaires continue de croître mais « avec plus de nuances et de prudence ». Trois travel managers sur quatre annoncent des budgets en hausse cette année, mais 10% anticipent désormais des coupes à venir (contre 6% en 2024). Face à la hausse des coûts, l’hôtellerie devient la principale variable d’ajustement : la moitié des entreprises incitent leurs salariés à privilégier des hébergements moins chers, devant les billets d’avion (37%) ou les indemnités journalières (23%). Les grandes organisations restent les plus exposées, contraintes par la pression budgétaire, les objectifs RSE et l’incertitude économique. Pour Deloitte, cette complexité marque un tournant après deux années de normalisation post-covid. Les tarifs hôteliers devraient encore progresser
modérément en 2026, selon Amex GBT, tandis que les tensions commerciales et politiques freinent déjà certaines dépenses.

Le marché fluvial garde un fort potentiel, selon les experts réunis à Hambourg pour le River Cruise Day de Seatrade Europe. Au-delà des fleuves européens, de nouveaux horizons s’ouvrent : AmaWaterways a lancé avec succès ses croisières sur le fleuve Magdalena en Colombie, tandis que Viking prépare deux navires pour l’Inde, sur le Brahmapoutre (2027–2028). Mais c’est surtout la dynamique des marchés sources qui retient l’attention : les passagers nord-américains, australiens et néo-zélandais représentent aujourd’hui plus de 70% des ventes mondiales, contre seulement 29% pour les Européens. Les tarifs moyens reflètent ce décalage : 4.600€ par client en Australie/Nouvelle-Zélande, 4.100 € aux États-Unis/Canada, contre 1.200€ en Europe centrale. Selon la Clia UK & Ireland, 70% des primo-croisiéristes fluviaux réservent ensuite
une croisière maritime : un vrai levier de découverte pour les agences. Et le segment MICE s’invite à bord : Transcend Cruises va lancer deux navires événementiels sur le Rhin et le Danube, dotés de cabines modulables et d’équipements haut de gamme.